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A Bouira, le difficile combat des femmes dans le mouvement algérien

vendredi 19 juillet 2019, par Gérard C. Webmestre

Elles sont toutes universitaires et mènent ensemble un combat pour l’égalité hommes/femmes. Les féministes de Bouira se sont distinguées par leur courage dans l’affrontement des tabous et une frange de la société qui n’accepte aucun autre statut pour la femme, à part celui qui lui a été consacré par la tradition.

Ludmilla Akkache est l’une d’elles. Elle et ses consœurs ne ratent aucune occasion pour exprimer leur ras-le-bol de la situation des femmes en Algérie et leurs aspirations pour un meilleur avenir. Cependant, le combat qu’elles mènent n’est pas de tout repos. L’étudiante militante a subi, à plusieurs reprises, des agressions physiques et verbales lors de sa participation à des marches et manifestations.
Elle a même été destinataire de messages de menaces et d’insultes sur les réseaux sociaux. Son seul tort, dit-elle, c’est sa lutte pour les droits des femmes.

« Notre lutte ne date pas d’hier. Cela fait des années que nous nous sommes engagées dans cette voie. Après la révolte du 22 février, nous nous sommes doublement engagées pour la cause nationale et la cause féminine. Nous participons régulièrement aux manifestations, que ce soit avec nos camarades étudiants, chaque mardi, ou bien les vendredis, avec toutes les franges de la société », précise-t-elle.
Au fil des semaines, un changement d’attitude de certains manifestants a fait tache d’huile dans le mouvement. Des individus ne toléraient plus de voir ni les carrés féministes ni même des femmes qui revendiquent des droits dans les marches. « C’était un vendredi, au chef-lieu de Bouira. Ma pancarte sur laquelle j’avais écrit »L’égalité entre les citoyennes et les citoyens est un droit et non une faveur » avait suscité le mécontentement de certains hommes. Ils ont profité d’un moment où j’étais seule pour me demander des explications.

"Ici, tu n’es pas en Tunisie !"

Une foule de curieux s’était rassemblée autour de moi, comme si j’avais commis un crime. Profitant de cette situation, l’un des acharnés s’est rapproché de moi et m’avait poussée violemment, puis m’a arraché ma pancarte et l’a déchirée », raconte la jeune femme. L’agression ne s’est pas limitée à ce fait. Le même groupe d’individus avait redoublé de férocité.
« On me criait dessus : « Dégage, dégage ! Tu n’es pas en Tunisie pour réclamer l’égalité. Oublie ! Ça n’arrivera jamais tant que nous sommes là. Tu n’es pas une Algérienne… J’étais prise de stupeur et de peur », se souvient-elle. Munie de tout son courage, la militante féministe ne s’est pas laissée faire et a décidé d’affronter son agresseur. « J’avais pris le risque devant la foule furieuse qui voulait coûte que coûte me chasser. J’avais dit à celui qui avait déchiré ma pancarte : tu as déchiré ma pancarte, alors je vais scander mon slogan de toutes mes forces."

Article complet : https://www.elwatan.com/pages-hebdo/magazine/bouira-le-double-combat-des-femmes-18-07-2019

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