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Un appel du mouvement de soutien...

Bradley Manning devant le tribunal préalable à la cour martiale depuis le 16 décembre

Un procès criminel contre la vérité

mercredi 21 décembre 2011, par Gérard C. Webmestre

Traduction d’un appel de Payday du 15 décembre.

Le 17 décembre 2011, une journée internationale d’action pour le soutien de Bradley Manning a été organisée, au Royaume-Uni, à Londres devant l’ambassade américaine et dans plusieurs autres pays : Australie, Brésil, Canada, Allemagne, Inde, Etats-Unis...
Car Bradley Manning passe devant le tribunal préalable à la cour martiale depuis le 16 décembre, accusé d’avoir divulgué
des documents classifiés...



Bradley Manning est un soldat américain gay de 23 ans, emprisonné depuis mai 2010. Il a prétendument dévoilé les crimes de guerre américains, en donnant des centaines de milliers de documents classifiés à Wikileaks, parmi eux la fameuse vidéo [1] sur un infâme "meurtre collatéral" : la preuve qu’un équipage militaire américain d’hélicoptère a tué de sang-froid au moins 11 civils et a blessé sévèrement deux petits enfants, en Irak, en 2007.

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Bradley Manning

Une des charges qu’on lui impute, c’est “aide à l’ennemi”, elle pourrait aboutir à la peine capitale ou la prison à vie. L’exemple de Davis Troy montre que le gouvernement américain n’hésite pas à tuer des gens innocents si cela convient à sa politique. Ils ont essayé de faire de même avec Mumia Abu-Jamal pendant 30 ans , mais ils ont finalement perdu. Le Royaume-Uni joue le second violon, en essayant d’extrader vers la Suède Julian Assange, le rédacteur en chef de WikiLeaks (et de là sans doute aux Etats-Unis), sans même que lui soit reproché la moindre chose.

Le cas Assange sera évoqué devant la Cour suprême britannique (la date n’est pas encore connue) ; la pré-audition de Bradley Manning, qui va décider de la cour martiale a commencé le 16 décembre, le jour précédant son 24e anniversaire.

La victoire contre les mauvais traitements en prison

De juillet 2010 à mars 2011 Bradley a été gardé en régime cellulaire et a subi des mauvais traitements dans la prison militaire à Quantico. La campagne de soutien internationale a été marquée par une victoire importante quand l’armée américaine a été forcée de le déplacer à la prison de Fort Leavenworth où il peut vivre dans des conditions plus humaines.

Il n’y a pas de quoi être fier lorsqu’on massacrer les autres !

Bradley Manning est dans la tradition d’hommes ouvertement gays qui refusent de tuer, torturer et violer pour les armées de ce monde et son attitude extraordinairement courageuse a été glorifiée à l’occasion de nombreuses marches des fiertés ("Gay Pride" ) de LGBTQ [2] dans le monde entier. Il marche avec courage dans les traces de Stephen Funk, philippin né aux USA , le premier soldat américain à être condamné et emprisonné pour avoir refusé de combattre en Irak ; et de Mehmet Tarhan, militaire kurde rebelle en Turquie, dont la torture et l’emprisonnement ont pris fin grâce à une campagne internationale dans laquelle les militants des organisations LGBTQ ont pris une part active.

L’épreuve subie par Bradley et sa résistance ont contribué à mettre en lumière le régime cellulaire et les tortures endurées par des dizaines de milliers de prisonniers surtout aux Etats-Unis. Le programme de traitement de Bradley à Quantico et celui pratiqué dans les camps de rétention à Guantanamo, Abu Ghraib et Baghram, sont les mêmes que le goulag des prisons de l’administration aux USA, où la plupart des prisonniers sont les gens de couleur et où beaucoup, surtout ceux qui sont étiquetés LGBTQ endurent sans fin la violence sexuelle. La fin de régime cellulaire figurait parmi les principales revendications des prisonniers qui ont poursuivi une grève de la faim dans la Baie du Pélican et dans d’autres prisons, l’été dernier aux Etats-Unis .

Indignation internationale

Soutien d’une ancienne colonel, le 17/12 devant la cour martiale

La campagne de soutien à Bradley a contibué à "l’indignation", même au plus haut niveau des institutions internationales. Juan Méndez, Rapporteur Spécial de l’ONU sur la torture, s’est vu deux fois refuser une visite dans la prison de Bradley et a protesté auprès d’Obama. Soixante-quatre membres du Parlement européen ont signé une lettre ouverte à Obama, au Sénat américain et au Congrès, exprimant leur inquiétude sur son cas. Quarante-sept députés britanniques ont signé une motion d’urgence demandant au gouvernement britannique de soulever son cas auprès de l’administration américaine car Bradley est un citoyen britannique qui a grandi en partie au Pays de Galles.

Bradley Manning fait partie des 99 %

Nous invitons d’urgence le mouvement anti-guerre, le mouvement international "Occupy" , les organisations féministes et LGBTQ et tous ceux qui se battent pour la justice, à prendre des initiatives : organiser des manifestations, écrire des lettres à la presse et, de n’importe quelle manière rendre public leur soutien en faveur de Bradley !.

Liberté pour Bradley Manning !

Refuser de tuer n’est pas un crime

G.ok


On peut voir ICI un extrait de la manifestation du 17 décembre devant la cour martiale.


[1cette vidéo est désormais "en situation" avec un commentaire en français

[2lesbien, gay, bi, trans, queer, intersexe

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