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CHoisir à 20 ans : ces soldats qui ont refusé de participer à la guerre d’Algérie

lundi 1er mars 2021, par Michel Berthelemy

CHoisir à vingt ans, le film documentaire de Villi Hermann, sera diffusé sur TV5 Monde le jeudi 4 mars à 22h45

Entre 1954-1962, de 100 à 300 jeunes Français refusèrent de participer à la guerre d’Algérie. Ces réfractaires, appelés ou rappelés, étaient non-violents ou anticolonialistes. Certains se réfugièrent en Suisse où des citoyens leur vinrent en aide alors qu’en France ils étaient condamnés puisque considérés comme des traîtres. En 1962, quelques mois après l’Indépendance, le réalisateur suisse Villi Hermann se rendit près de Tlemcen, dans une région dévastée par la guerre à la frontière entre l’Algérie et le Maroc, pour aider à la reconstruction d’une école. En 2016, il est retourné en Algérie où il a retrouvé ses anciens élèves. Il a aussi rencontré des réfractaires français, habitant aujourd’hui en France ou en Suisse. C’est leur parcours qui est ici présenté.

De nombreux opposants à la guerre d’Algérie témoignent dans ce film : Nils Andersson, Freddy Buache, André Gazut, Jean-Claude Girardin, Louis Orhant, Pierre Rieben, Simone et Jean Mohr, Anita et André Bernard, Paul Kobisch, Fritz Weber, Jean Rouget, Jacques Baynac, Claude Garino, Claude Glayman, Lillis Kielland, Diego Masson, Pierre Leray, Michel Monod, Jacques Pous.

Réalisé en 2017, ce documentaire sera diffusé le jeudi 4 mars à 22h45 sur TV5 Monde et à nouveau le dimanche 7 mars à 14h.

Jacques Pous, ami 4acg, ancien insoumis témoignant dans ce film, ajoute ceci

Je ne savais pas que les insoumis avaient été aussi nombreux même si, comme lecteur du Canard, j’avais suivi l’activité et les grèves de la faim de Louis Lecoin. De toutes façons je ne me permettrai pas de critiquer la voie qu’ils ont choisie, comme je ne me permets pas de critiquer la voie choisie par les appelés, imposée à presque tous les Français de notre génération.

Je n’aurais toutefois pas été à l’aise de participer au travail civil qu’ils voulaient faire en Algérie pendant la guerre d’Algérie.

Cela, je l’ai fait durant deux ans en Kabylie dix ans après la fin de la guerre.

Par ailleurs, je ne voudrais surtout pas que mon texte, en devenant public, crée le trouble dans la 4acg et chez ses amis.
Bien cordialement

Jacques Pous

Documentaire CHoisir à 20 ans
Article Télérama

https://www.cineuropa.org/fr/film/331614/#cm

Messages

  • J’attends avec intérêt de voir ce documentaire. Né en 1939, j’aurais dû être appelé en Algérie. Mais en qualité d’étudiant j’ai été sursitaire. Chaque jour je craignais la suppression de mon sursis : très anxiogène ! Et ce qui devait arriver, arriva !
    Mon sursis a été sucré, j’ai été appelé en novembre 1961. Ma conviction d’être appelé en ALGERIE après les 3 mois de classes était acquise, ma décision de refuser de participer à cette sale guerre, également.
    J’étais donc prêt à accepter l’emprisonnement militaire pour 2 ans renouvelables pour refus d’obéissance. Une cinquantaine d’appelés l’avaient fait avant moi. J’aurais été le 51e. Grâce aux dieux, le cessez-le-feu est intervenu le 22 mars 1962 !

  • J’étais opposé à cette guerre pour laquelle on m’a appelé le 1er mars 1960. Je n’ai pas envisagé un seul moment de refuser de partir. Il n’y avait pas de structure organisée permettant de le faire. J’espérais seulement ne pas trop laisser des plumes dans cette affaire.

    Et effectivement cela a été nettement moins dur que ce qu’ont subi les soldats du refus. Il y a certes eu les longs mois de jeunesse perdus et la confrontation quelquefois violente avec l’institution militaire aussi absurde qu’était cette guerre anachronique.

    Je rends hommage à ceux qui ont eu le courage de subir par leur attitude déterminée de subir les souffrances qu’ils ont endurées. Je n’avais certainement pas le profil pour les imiter.

    J’ai fait ce que j’ai pu pour dénoncer ce que nous vivions alors, cela a été notamment le cas lors du putsch d’avril 1961 et le jour du cessez-le-feu où les événements auxquels j’ai assisté ont eu quelque chose de singulier.

  • Je suis un peu dans le même cas, ma position aussi pourrait gêner des membres de la 4 ACG .
    En 1958 j’étais déjà esperantiste anational, mais je ne connaissais pas encore les soldats du refus, jamais entendu parlé de Tim Fouchi, de Noël Favrelière, mais, comme lui sergent, lors des rondes de nuit je disais à mes sentinelles non algériennes que si j’avais été Algérien, j’aurais été fellagha !...
    Certain de ""mes" soldats était tueur volontaire lors de la corvée de bois.
    Malgré ce Monde entre nous, la solidarité et la confiance était absolue.Je disais à mes compagnons qu’ils pouvaient dire à leur mère que je ferai toutpour qu’on rentre indemne chez soi .Et je l’ai réussi.

    Selon mon point de vue nous devrions nous dire : ’’ contre la guerre mais pour le droit à la Résistance.’’

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