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Commémoration à l’Elysée du cessez-le-feu du 19 mars 1962

lundi 28 mars 2022, par Michel Berthelemy , Christian Travers

Le président de la République recevait, le 19 mars, plusieurs personnalités en commémoration du cessez-le-feu en Algérie. Parmi celles-ci, notre ami Christian Travers (4ACG) qui nous fait ici un petit compte-rendu de la journée.

Selon les médias nous étions 200 personnes pour assister à cette cérémonie à la présidence de la République. Des ministres bien sûr : Jean-Michel Blanquer, Frédérique Vidal, Geneviève Darrieussecq, et peut-être d’autres et un ancien : Jack Lang. De nombreux historiens aussi : Benjamin Stora, évidemment, mais aussi, Raphaëlle Branche, Tramor Quemeneur, Gilles Manceron, Abderahmen Moumen et sans doute bien d’autres que je n’ai pas identifiés …et de nombreux généraux en tenue.

Le discours du président d’une demi heures ne comportait pas d’annonces significatives. Il rappelait pour l’essentiel la multitude de gestes mémoriels accomplis pendant le quinquennat et il adressait à toutes les catégories d’acteurs touchés par cette guerre des signes de bienveillance afin de « réconcilier les mémoires » comme il dit.

Mais pour moi l’essentiel était ailleurs et c’est ce qui justifie ce compte-rendu.

Le discours du président a en effet été précédé sous le regard attentif d’Emmanuel Macron par cinq interventions qui ont à mes yeux un sens. D’abord ce fut une introduction de la secrétaire d’Etat aux anciens combattants, puis se sont succédé des interventions d’une dizaine de minutes chacune, de quatre acteurs de la guerre, accoutumés à intervenir dans les établissements scolaires :
Jean-Pierre Louvel : de la FNACA, président de l’Espace Parisien Histoire Mémoire Guerre d’Algérie,
Lalia Ducos, fille d’un membre du FLN, torturé par l’armée et très active en Algérie sur les droits des femmes. Elle a épousé Jean-Paul Ducos, européen Algérie, indépendantiste menacé par l’OAS lorsqu’il était étudiant à Alger,
Messaoud Guerfi, harki, fils d’un combattant aux côtés des français pendant la seconde guerre mondiale et dont le père et sept autres membres de sa famille ont été assassinés par le FLN le même jour,
Rose-Marie Antoine, née et ayant vécu sa jeunesse à Oran, en pleine sympathie avec les algériens qui entouraient sa famille. Elle a quitté l’été dernier ses fonctions de Directrice de l’ONACVG.
Je connais bien ces quatre personnes pour avoir témoigné à leurs côtés, y compris de Rose-Marie Antoine qui à, Asnières, avant de partir en retraite, avait souhaité mêler sa voix de pied-noire à la nôtre.

A signaler aussi la présence de Kamel Chabane, un professeur exemplaire, avec qui j’avais pu organiser une séance de témoignages le 19 mars de l’année dernière et qui avait été autorisé à venir avec une partie importante de ses élèves.

Le message me paraît assez fort. La jeunesse, les élèves sont bien un des enjeux essentiels pour lutter contre les représentations nocives qui traversent notre société. Je sais d’ailleurs qu’on a envisagé un temps que ce soit dans un établissement scolaires que cette commémoration ait lieu.

J’y vois un très bel encouragement à multiplier, tant que nous sommes vivants, notre travail de témoignage.

Christian Travers

à droite de la photo, Christian Travers

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