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Débat à Brest : Construire des relations nouvelles entre la France et l’Algérie

jeudi 19 décembre 2013, par Jean Miossec

Soixante-dix personnes, en lien avec l’Université européenne de la paix, France-Algérie et la 4acg, se sont retrouvées, le 13 décembre 2013, pour débattre autour de ce thème, avec un témoin privilégié, Arezki Metref, journaliste au Soir d’Algérie. Voici ce que nous avons retenu de l’intervention de ce dernier et des autres participants.

Des participants dans l’amphithéâtre de la Faculté des Lettres de Brest

A la tribune : Yvonne Lagadec, de France-Algérie ; Arezki Metref, journaliste au Soir d’Algérie ; Jean Miossec, de la 4acg ; Hervé Cadiou, de l’Université européenne de la paix

Qu’est-ce qui encourage pour aller de l’avant ? François Hollande, lors de son voyage en décembre 2012, a su reconnaître les souffrances des Algériens pendant la guerre. La société civile en Algérie est vivante, avec une constellation d’associations qui se sont développées depuis 1988 et qui entretiennent des relations assidues avec des associations françaises. C’est là qu’il faut mettre l’accent. Les deux pays ont des intérêts communs au niveau économique. Les sociétés françaises installées en Algérie sont nombreuses. La plupart des familles algériennes ont un contact en France. Internet est intéressant pour développer les échanges. Les Français qui vont en Algérie (pieds noirs, anciens appelés, anciens coopérateurs) n’ont pas à craindre pour leur sécurité et sont accueillis à bras ouverts.

Qu’est-ce qui freine les échanges entre les deux pays ? La colonisation, viol de la souveraineté d’un peuple, marque encore les mentalités. Notre histoire est liée, et il est difficile d’apaiser les douleurs. La classe politique des deux pays est marquée par ces événements. Il ne faut pas oublier que la 5e République est née de là. Il y a très peu de jumelages entre les villes des deux côtés. L’Etat algérien ne se préoccupe pas du développement du tourisme et de l’industrie, puisque le pétrole remplit ses caisses. Les visas pour aller en Algérie exigent des démarches administratives. Mais ils sont encore plus difficiles à obtenir en Algérie pour venir en France. Les entrepreneurs chinois sont plus audacieux que les Français pour s’implanter en Algérie et savent mieux s’y intégrer. Les jeunes algériens émigrent, mais sont plus intéressés par des pays comme le Canada ou l’Australie. Les Français ont encore beaucoup de préjugés par rapport aux Algériens, aux jeunes d’origine maghrébine, à la culture arabe, à la religion musulmane.

L’association France-Algérie, qui a signé un contrat d’amitié entre Brest et Béjaïa et organisé quelques échanges culturels, pense maintenant à un jumelage entre les deux villes. La 4acg se sent confortée par cette soirée dans les trois volets de son action : faire la vérité par rapport au passé en s’appuyant sur le livre « Guerre d’Algérie, guerre d’indépendance. Paroles d’humanité » ; développement de l’Algérie et formation à la citoyenneté en soutenant des associations en Algérie ; connaissance réciproque par les voyages en Algérie.

Yves Paul et Jean Miossec

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