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En Algérie, une presse de moins en moins libre

samedi 6 juin 2020, par Michel Berthelemy , Pierre Moreau

Notre ami et adhérent Pierre Moreau nous transmet un communiqué de « Reporters sans frontières » sur la liberté de la presse en Algérie. En voici des extraits. Suivis d’une tentative, en France cette fois, d’imiter le pouvoir algérien…

Poursuites judiciaires, emprisonnements de journalistes, lois liberticides, médias en ligne censurés et cyber-harcèlement… Les autorités algériennes se servent de l’épidémie de Covid-19 pour accentuer leur pression sur les derniers journalistes et médias indépendants du pays. Les journalistes qui ont couvert les manifestations du Hirak sont les plus exposés aux pressions des autorités soucieuses de réprimer les voix dissonantes.

Arrêté le 7 mars 2020 alors qu’il couvrait les manifestations pacifiques qui avaient lieu à Alger dans le cadre de la mobilisation populaire du Hirak, Khaled Drareni – incarcéré depuis le 29 mars - risque jusqu’à dix ans de prison. 
Khaled Drareni, n’est pas le seul journaliste algérien emprisonné et harcelé en Algérie. Un autre de ses confrère, Sofiane Merakchi, journaliste et correspondant de la chaîne de télévision libanaise Al Mayadeen, qui collabore également avec d’autres médias étrangers en tant que producteur, dont France 24, est incarcéré depuis septembre 2019

Ces dernières semaines, plusieurs media en ligne ont été bloqués et ne sont plus accessibles en Algérie. Après Maghreb Emergent et Radio M censurés dès le 10 avril, les sites Interlignes et DZVid ont été censurés à leur tour. La direction du Matin d’Algérie a dénoncé quant à elle des « ?pratiques… comme au bon vieux temps ? » de la part des autorités qui rappellent celles en vigueur sous le régime Bouteflika. Un autre site en ligne, TSA (Tout sur l’Algérie) a été bloqué à plusieurs reprises en 2017 et 2019 dans les mêmes conditions. De son côté, le journal satirique El Manchar a préféré dans la crainte de représailles des autorités, cesser ses activités

Il est bon de rappeler que la Constitution algérienne prévoit qu’aucune peine privative de liberté ne saurait être infligée pour un délit de presse et le Président lui-même a appelé lors de son premier conseil des ministres en janvier 2020 à consolider la liberté de la presse.

Et en France… ?

Un texte déposé le 26 mai à l’Assemblée nationale par un groupe de députés Les Républicains, au motif de protéger les membres des forces de l’ordre contre les menaces, les agressions et le “police bashing”, propose de punir d’un an de prison et 15 ?000€ d’amende “la diffusion, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, de l’image des fonctionnaires de la police nationale, de militaires, de policiers municipaux ou d’agents des douanes”. Avant de partir éventuellement pour examen en commission des lois, la proposition doit d’abord être inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée.

Comme quoi la répression envers les journalistes et la liberté d’informer ne connaît pas de frontières…

https://rsf.org/fr/actualites/algerie-quand-les-autorites-sacharnent-sur-les-medias-au-lieu-de-lutter-contre-la-pandemie

https://rsf.org/fr/actualites/proposition-de-loi-en-france-visant-interdire-la-diffusion-dimages-de-policiers-un-texte-qui

voir aussi sur ce site : http://www.4acg.org/Journalistes-emprisonnes-medias-museles-ou-va-l-Algerie

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