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Femmes algériennes dans les BMC. (Bordels Militaires de Campagne)

mercredi 7 octobre 2020, par Anne Doussin , Gérard Jacob

Voici un sujet encore « tabou », peu souvent abordé.

L’État français, premier proxénète avec l’installation de BMC (bordels militaires de campagne) dans différents lieux de garnison en Algérie.

C’est ainsi qu’à Tébessa, le bordel se trouvait dans la rue Caracalla. À plusieurs reprises, j’y ai monté la garde mais une garde bien différente des sentinelles aux alentours du cantonnement . La mère maquerelle nous gâtait en boisson et nourriture…

Des militaires français fréquentaient ce lieu et, encore aujourd’hui, me revient en mémoire la chanson de Jacques Brel : « Au suivant » !!!

Très souvent, les « clients » nous faisaient part de leur satisfaction d’avoir rencontré des filles « biens » mais qui ne cessaient de leur dire : « Quand tu rentreras en France, je voudrais bien t’accompagner, s’il te plaît ».

Après l’indépendance, que sont devenues ces femmes ? Nous ne devons pas oublier ces femmes algériennes, utilisées par la France à cette guerre d’indépendance de leur pays, l’Algérie.

Pourquoi ne pas interroger, également, nos deux femmes, ministres des Armées, Mmes Michèle Alliot-Marie et Florence Parly sur l’existence de ces bordels ? Qu’en pensent-elles ?

Voir le texte de Raphaëlle Branche extrait de « ?Des hommes et des femmes en guerre d’Algérie ? », sous la direction de Jean-Charles Jauffret.

La sexualité des appelés en Algérie in Jean-Charles Jauffret (dir.), Des Hommes et des femmes en guerre d’Algérie, Paris, Autrement, 2003, p.402-415.

Gérard Jacob

Messages

  • Je suis heureux que ce sujet soit abordé et j’ai lu avec intérêt le texte de Raphaëlle Branche. Voilà à ce propos un souvenir.
    Le dortoir des infirmiers à Géryville était dans le même bâtiment que le BMC. Ne les séparait qu’une simple cloison avec un guichet que la mère maquerelle ouvrait pour lancer son habituel : « L’infirmier de garde ! Il y en a trois (ou deux ou quatre) qui tiennent leur outil. » Et l’infirmier de garde allait constater que les outils en question ne présentaient pas la goutte qui les rendait alors interdits à l’usage. Cela illustre le « Quant aux militaires ils passent aussi une visite médicale avant leur visite au BMC » de Raphaëlle Branche.
    Petite anecdote, les copains magnanimes m’avait dit « tu es curé, on te dispense de garde ».

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