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"L’autre 8 mai 45", la manifestation parisienne du 8 mai 2016

mercredi 24 août 2016, par Michel Berthelemy

Cet article est paru dans le JDD.fr (Journal du Dimanche) daté du 9 mai 2016. Il rend compte de la manifestation pour " l’autre 8 mai 45", au cours de laquelle la 4acg a pris la parole.

Pour la deuxième année consécutive, un rassemblement unitaire s’est tenu le 8 mai 2016 afin de commémorer les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, perpétrés le 8 mai 1945 en Algérie. Place du Châtelet, deux cents personnes ont répondu présent à l’appel de "L’autre 8 mai 1945" lancé par plusieurs associations, dont la 4acg.
 
Le 8 mai est la date de commémoration de la fin de la Seconde guerre mondiale en Europe. C’est aussi l’anniversaire des massacres de Sétif. En Algérie, pendant les manifestations célébrant la fin de la Seconde guerre mondiale, Saal Bouzid a été tué dans la ville algérienne de Sétif, après avoir brandi un drapeau algérien. S’ensuivirent des émeutes durant lesquelles des Français et des dizaines de milliers d’Algériens furent tués. Pour se souvenir, un rassemblement de plusieurs associations a eu lieu dimanche place du Châtelet, à Paris. Les manifestants réclament l’ouverture des archives et la reconnaissance officielle des massacres. 
"On veut bien tourner la page mais avant on veut la lire".

Ligue des droits de l’Homme, Parti de gauche, Sortir du colonialisme, une autre association soutenant les migrants sans papiers, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)... presque autant d’associations que de personnes place du Châtelet.
Chez toutes les personnes interrogées, même son de cloche : "Nous demandons la reconnaissance des massacres en Algérie et l’ouverture des archives." Pour les militants rencontrés, c’est essentiel à l’entretien de la mémoire collective. Boualem Hamadache, militant de l’Union syndicale Solidaires, fustige le fait que les manuels scolaires occultent ce pan de l’histoire. Pour illustrer son propos, il s’appuie sur une citation d’Ali Abdennour, militant des droits de l’Homme algérien : "On veut bien tourner la page mais avant on veut la lire."
 
"L’Etat français est coupable et responsable"

"Sétif, Guelma, Kherrata, crime d’Etat !", "Hollande, la reconnaissance maintenant !", "ouverture des archives !" : les slogans scandés par M’hamed Kaki du collectif Les Oranges sont repris par le reste des manifestants. Une fois l’accalmie revenue, il entame un discours sur l’importance du rassemblement pour l’histoire de la France. A sa suite s’exprime l’autre initiateur du rassemblement, Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire français.
Aux côtés d’Olivier Le Cour Grandmaison, on retrouve Alima Boumediene-Thiéry, ancienne sénatrice EELV, Danielle Simonnet, conseillère de Paris (élue Parti de gauche) et Annie Lahmer, élue EELV à la mairie du 2e arrondissement de Paris. Cette dernière dit être présente "en tant qu’élue et fille d’Algériens." "Les chiffres ne sont pas les mêmes entre ce que l’Etat dit et ce que les observateurs algériens ont vu. Avoir la connaissance réelle des faits permet d’apprendre de notre histoire", explique-t-elle.
« C’est essentiel d’entretenir la mémoire pour les prochaines générations »
Beaucoup de militants dans ce rassemblement, mais aussi des personnes qui se sentent touchées, de près ou de loin, par les massacres en Algérie. C’est le cas de Faiza Guidoum, travailleuse sociale. Cette fille d’Algériens emmène souvent ses trois garçons à ce genre d’événements, ainsi qu’aux rassemblements en mémoire de la déportation. "C’est essentiel d’entretenir la mémoire pour les prochaines générations" explique-t-elle, tout en regrettant le peu de monde. Surtout, elle déplore que l’histoire ne soit pas assez connue de la population française : "Aujourd’hui on commémore la victoire contre les Allemands mais des Français nous ont tués à Sétif !"

"On [militaires engagés en Algérie, NDLR] a connu de très près cette histoire, on a envie de se racheter"
« [Nous avons] reçu le permis de tuer »

A cette manifestation, on retrouve beaucoup de descendants d’Algériens mais aussi d’anciens militaires français engagés durant la guerre d’Algérie. Certains confient leurs remords, à l’instar de Michel Berthélémy, de l’association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis contre la Guerre (4ACG – les membres de cette association reversent leur retraite de militaire à l’Algérie et la Palestine). Un autre membre de 4ACG avoue devant la foule que ses camarades du service militaire et lui avaient "reçu le permis de tuer." Les manifestants restent muets.

Les interventions se concluent par une minute de silence et un "A l’année prochaine, on continue le combat !" lancé par les organisateurs. Les manifestants se séparent et forment des petits groupes de discussions. La gerbe de fleurs est déposée sur la statue du sphinx place du Châtelet, alors qu’un groupe de musique amateur interprète Imagine de John Lennon.


Massacres de Sétif : "L'Etat français est... par lejdd

Discours d’Olivier Le Cour Grandmaison au rassemblement unitaire "L’autre 8 mai 1945" qui s’est tenu à Paris à l’occasion du 71e anniversaire des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata.

http://www.lejdd.fr/Societe/L-autre-8-mai-1945-Des-Francais-nous-ont-tues-a-Setif-784705

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