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Le Village de Nabi-Saleh, Cisjordanie, au cœur de la « guerre de l’eau »

mardi 15 avril 2014, par Anne Doussin , Jean de Monbrison

Nabi Saleh est un village d’environ 600 habitants situé au nord-ouest de Ramallah dans les territoires palestiniens occupés. 
Début 2009, les colons se sont emparés de la source d’eau située sur les terres possédées et cultivées par les villageois, en ont fait un site touristique, détruisant des biens et zones d’agriculture palestiniens. En décembre 2009, les autorités israéliennes ont interdit aux Palestiniens, y compris aux propriétaires des terres, d’accéder à cette source d’eau et aux terrains qui l’entourent.

Depuis, les palestiniens organisent des marches hebdomadaires pacifiques pour protester contre l’occupation israélienne et la politique d’expansion illégale des colonies et pour exiger l’accès à la source et à leurs terres.

Ces marches font l’objet de violentes répressions.

L’un des ins­ti­ga­teurs de ces marches contre l’occupation israé­lienne, Bassem Tamimi, 46 ans, empri­sonné une dou­zaine de fois, rap­pelle l’esprit de la mani­fes­tation : « Face à une occu­pation vio­lente et illégale, nous avons décidé de prôner la non-​​violence, dans l’esprit de la pre­mière Intifada ».

Les manifestants subissent une vio­lence déme­surée que pointe régu­liè­rement l’ONG israé­lienne B’Tselem, qui se reven­dique comme « le centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les territoires occupés ». 

L’association France-Palestine Solidarité a organisé dans le sud de la France des rencontres avec trois femmes palestiniennes, Nariman, Boshra et Manal, qui sont venues témoigner de la répression et des violences. 

Jean de Monbrison, de la 4acg, a participé à l’une de ces rencontres, et nous fait partager ses réactions.

« Nous avons assisté aux témoignages de trois Palestiniennes sur une opération subie par la population de Nabi Saleh, leur village de 600 habitants.
Une centaine de soldats israéliens sont intervenus, lourdement armés de grenades lacrymogènes en très grand nombre, avec des appareils qui en envoyaient plus de 60 à la fois, y compris à l’intérieur des maisons. Des grenades incendiaires ont été également utilisées. L’empoisonnement des réserves d’eau était organisé et pratiqué à l’aide de lances anti-incendie. Les cours d’eau ont été détournés : les palestiniens n’ont droit à l’eau courante que 12 heures par semaine, alors que les colons en disposent 24 heures sur 24.
Un adolescent a été tué par une grenade lacrymogène lancée en plein visage. Un autre a été blessé à l’abdomen.
Des femmes ont été brutalisées, traînées à terre.
Un enfant a été arraché à sa mère et fait prisonnier,.

Rappelons notamment que 700 enfants, et environ 7000 Palestiniens ont connu la prison. Combien y sont encore aujourd’hui ?
 
Ces 3 femmes palestiniennes, dont l’une a perdu son fils, ont choisi volontairement de témoigner en Europe, malgré les risques encourus à leur retour. Tous les hommes du village ont approuvé leur choix. Elles ont pu sortir par le pont Allemby et la Jordanie.

Cette situation ne nous renvoie-t-elle pas à celle que nous avons connue en Algérie ?
Cela ne s’oublie pas, d’où notre devoir de témoigner de ce que nous savons pour sauver Israël et la Palestine, et plus largement la Planète qui nous a été confiée. »

 

Nariman, Boshra et Manal, trois Palestiniennes témoignent

Vous trouverez de plus amples informations et vidéos dans ces articles d’Amnesty International et de l’Association France Palestine Solidarité.

Anne Doussin - Jean de Monbrison

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