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Le président de la 4acg Persona non grata pour la Légion Étrangère ?

lundi 1er mai 2017, par Alain Desjardin

Ce 30 avril, la 13e demi-brigade de la Légion Étrangère, en cours d’installation sur le camp militaire du Larzac, organisait une fête ouverte au public, pour commémorer le 154e anniversaire de la bataille de Camerone.

Responsable de la 4acg, (association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre), c’est à ce seul titre que je désirais être spectateur de l’événement.

Pour avoir un avis personnel de cette initiative, j’ai décidé de me rendre sur place. Entre une haie de gendarmes et de légionnaires placés à l’entrée du public, j’ai été bloqué par un sous-officier me disant « vous ne pouvez pas entrer ». Lui posant la question du pourquoi, la seule réponse obtenue sous le regard des militaires silencieux fut la même : « vous ne pouvez pas entrer ».

J’ai donc effectué un demi-tour sur le trottoir de la rue, et me suis immobilisé pour réfléchir. Mon temps d’interrogation fut de courte durée : un capitaine, témoin de la scène, et certainement impliqué dans le service de sécurité, est venu vers moi. Des paroles échangées courtoisement, lui me rappelant le côté festif et commémoratif de la journée, sans pour autant m’indiquer la raison pour laquelle je ne pouvais pas entrer.

J’ai omis de dire à ce Capitaine de la Légion, qu’il y a bientôt deux décennies, j’avais été invité par le Lieutenant-Colonel du camp, à déjeuner au mess des officiers pour témoigner de la guerre d’Algérie où, en tant qu’appelé (1955 à 1958) au 14e RCP, j’avais participé à 55 opérations dont 33 héliportées, devant de jeunes officiers fraîchement sortis de l’école militaire qui n’avaient jamais connu de guerre.
Plus récemment, j’ai été invité par Monsieur François Hollande, Président de la République, à la cérémonie mémorielle des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie, le 19 mars 2016 à Paris. Photos et films d’actualité télévisée témoignent de ma présence à cette cérémonie.

Depuis 2004, notre association soutient financièrement des associations culturelles, d’agriculture paysanne, d’éducation populaire, en Algérie, en Palestine, au sein de camps de réfugiés de la guerre en Syrie.

Ces actions nous ont conduits à rédiger une « Charte de la Fraternisation » avec le peuple algérien dont voici un extrait :
que la fraternité universelle devrait régir les relations entre les êtres humains quelles que soient leurs origines et leurs croyances ;
qu’il importe en conséquence de renforcer la fraternisation entre les deux rives de la Méditerranée ;
- que si la réconciliation relève de la compétence des états, la fraternisation relève de celle de la société civile.
Que même si les heures sombres de notre histoire commune appartiennent au passé, la connaissance du fait colonial doit être recherché, préservée et enrichie au nom du devoir de mémoire et du droit à l’histoire, pour faire obstacle aux thèses révisionnistes et négationnistes.

Pour cela, nous entendons poursuivre nos réflexions et débats avec des intellectuels historiens et partenaires associatifs, de France et d’autres pays, sur « la guerre, les guerres et l’état de guerre » en différentes parties :
– L’expérience de la guerre par d’anciens appelés
– Le phénomène « guerre », théorie et sens commun,
– Les guerres françaises d’aujourd’hui et leur corollaire « l’état de guerre », qu’est, selon le Gouvernement, « l’état d’urgence »

Depuis 50 ans, la France ne connaît plus de guerre sur son territoire, mais par le biais de troupes au sol, d’avions de chasse et d’une vente d’armes et de moyens de surveillance de plus en plus « performants », elle contribue largement aux guerres de « l’occident », menées par les États Unis et leur bras armé, l’OTAN. Avec des retombées désastreuses sur le plan intérieur. La vague d’attentats (dont on refuse de voir le lien avec notre politique étrangère), a déclenché ce qu’on n’hésite pas à baptiser « la guerre anti-terroriste ».

« Contre la guerre » tel est le titre de notre association, parce que « pour la paix ». Saurons-nous être des résistants face aux violences dans la complexité du monde ? Le 7 mai d’abord, nous voterons contre la montée du fascisme masqué et pour la défense des valeurs républicaines, laïques et de fraternité entre les peuples.

Alain Desjardin
Président de la 4acg
1er mai 2017

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