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Les difficultés d’accès aux archives compliquent la tâche des historiens
samedi 6 juin 2020, par
La reconnaissance par la France de son passé colonial est décidément un exercice difficile…Les obstacles mis à l’accès aux archives compliquent singulièrement le travail des historiens et des chercheurs.
source : histoirecoloniale.net
Pourtant, après la déclaration importante du président de la République du 13 septembre 2018 concernant la vérité sur l’affaire Audin et les tortures pratiquées par l’armée française en Algérie, des mesures contraires ont été prises qui empêchent ce processus nécessaire et entravent les recherches sur notre histoire contemporaine. Via l’organisme opaque qu’est le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), a été mis en place, en effet, en 2019 et jusqu’à aujourd’hui, un mécanisme long et complexe de « déclassification » qui empêche l’accès aux archives tel que défini par la loi.
Tout récemment, par des questions orales ou écrites, plusieurs parlementaires de toutes sensibilités politiques s’en sont inquiétés. Il en va en effet de la liberté de la recherche historique et du droit des citoyens à l’information. N’est-ce pas Emmanuel Macron lui-même qui avait déclaré ce 13 septembre 2018 : « Il importe que cette histoire soit connue, qu’elle soit regardée avec courage et lucidité […]. Aussi le travail de mémoire ne s’achève-t-il pas avec cette déclaration. Cette reconnaissance vise notamment à encourager le travail historique sur tous les disparus de la guerre d’Algérie, français et algériens, civils et militaires. Une dérogation générale, dont les contours seront précisés par arrêtés ministériels après identification des sources disponibles, ouvrira à la libre consultation tous les fonds d’archives de l’État qui concernent ce sujet. Enfin, ceux qui auraient des documents ou des témoignages à livrer sont appelés à se tourner vers les archives nationales pour participer à cet effort de vérité historique. »
Suite à plusieurs réactions, indignées, venant notamment du sein de l’armée française et d’associations « patriotiques et du monde combattant », une réaction de fermeture des archives s’est manifestée quelques mois plus tard, et le 2 décembre 2019, un décret a été publié qui, au motif de protection du secret de la défense nationale, a créé de nouvelles restrictions au travail historique sur les archives des guerres coloniales et en particulier de la guerre d’Algérie.
Ce coup d’arrêt a eu pour effet de rendre impossible aujourd’hui à de nombreux chercheurs de poursuivre leurs travaux.
Voir l’article complet sur le site histoirecoloniale.net :
https://histoirecoloniale.net/Recherches-entravees-il-est-urgent-de-lever-les-obstacles-a-la-consultation-des.html