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Les essais nucléaires de Reggane font encore des victimes

mardi 16 février 2016, par Gérard C. Webmestre

Le président de l’Association du 13 février 1960, Hamel Omar, a appelé vendredi 12 février, à la nécessaire prise en charge des victimes des essais nucléaires français effectués à Reggane et à la décontamination des sites des déchets radioactifs.

"Considérés comme crimes contre l’humanité, les effets dévastateurs des essais nucléaires effectués par la France coloniale dans le sud algérien se font sentir à ce jour et continuent d’affecter la santé et la vie des populations des régions concernées", a déclaré M. Hamel à l’APS à la veille du 56e anniversaire des essais nucléaires français à Reggane (13 février 1960).

Il a, dans ce sens, appelé à la nécessité "de décontaminer les sites concernés par ces essais nucléaires, des déchets radioactifs, comme priorité pour mettre fin aux effets néfastes de ces crimes" sur la population. M. Hamel a, en outre, insisté sur l’impératif "de décontaminer la région des déchets radioactifs qui continuent à faire de Reggane et des régions affectées des zones d’essais, lesquelles coûtent la vie aux habitants et des fonds colossaux à l’Etat dans le cadre de la prise en charge des victimes".

"Des centaines de victimes souffrant notamment de cancers et de maladies ophtalmiques dont des cas graves entraînant la mort ont été recensés", a souligné le même responsable, précisant que les statistiques obtenues par l’Association auprès de l’hôpital de Reggane faisaient état de 48 cas de cancers, notamment de la peau, enregistrés durant la période allant de mai 2014 à janvier 2016.

M. Hamel a estimé qu’il était "difficile de déterminer de manière précise le nombre de victimes parmi la population de Reggan et les régions avoisinantes en raison de l’affectation de certains cas aux services de cancérologie aux niveaux des grands hôpitaux, notamment à Alger et Oran".

Concernant les revendications de l’association qui compte des victimes des essais nucléaires et leurs familles, M. Hamel a précisé que l’"association, porte parole des victimes, ne revendique pas d’indemnisation financière, mais plutôt les archives sanitaires des victimes des essais dans cette région d’avant 1962 ainsi que les archives techniques des essais". Ces dernières, a-t-il expliqué, permettront de suivre l’évolution des radiations nucléaires meurtrières et de délimiter les résidus, ce qui permettra de faciliter le travail des experts et spécialistes en matière de décontamination".

L’autre revendication de l’association 13 février 1960 étant la reconnaissance par la France des crimes nucléaires commis en Algérie, selon le président de l’association. M. Hamel a exprimé le souhait de voir des "résultats positifs sanctionner ce dossier à la faveur de la récente visite à Paris du ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni".

Article paru dans El Watan daté du 12 février 2016

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