Les nostalgiques de l’OAS au Tribunal correctionnel de Quimper...

Suite à la plainte déposée pour diffamation par les réalisateurs René Vautier et Medhi Lallaoui et par l’historien Olivier Lecour Grandmaison, Claudine Dupont-Tingaud, présidente de "Réagir" ("Résister et agir pour la défense de nos identités", tout un programme bien proche de ceux du Front National et des nostalgiques de l’OAS) comparaissait devant le Tribunal Correctionnel de Quimper, après sa mise en examen depuis un an.

Pour soutenir les trois plaignants, la 4ACG était représentée par une vingtaine de personnes venues des quatre départements bretons, de Loire Atlantique, de Vendée, des Deux-Sèvres et de Charente Maritime.
Nos amis, Yves Boucher et Jean Miossec ont préparé la manifestation et accueilli les participants. Ils ont aussi contacté des sympathisants de notre association. Une quinzaine d’entre eux sont venus se joindre à nous.

Rappel des faits :

Lors du festival du cinéma de Douarnenez en août 2007, madame Dupont-Tingaud avait accusé nos trois amis de "falsification de notre histoire coloniale". Elle avait adressé un communiqué de presse, sur le mode..."J’accuse"... :
– "J’accuse René Vautier et Mehdi Lallaoui de falsification de notre histoire coloniale, de propagande gauchiste et de "kollaboration" anti-française..."
– "J’accuse le cinéaste René Vautier de mensonge délibéré dans ses "films culte "20 ans dans les Aurès" et "Afrique 50"..."
– "J’accuse le professeur Olivier Lecour Grandmaison de "négationnisme"..."
– "J’accuse le cinéaste Mehdi Lallaoui de vouloir, en nous imposant la "tyrannie de la repentance" instiller en nous la haine de notre Histoire commune"..."

Pour sa défense, Claudine Dupont-Tingaud et ses témoins (dont Roger Holleindre, vice-président du Front National" ont égrené les poncifs habituels de l’extrême-droite sur "l’Algérie française" : rappel des "bienfaits" du colonialisme (écoles hôpitaux, routes...) et réitéré leurs attaques vis-à-vis des deux auteurs-cinéastes et de l’historien, reprenant les termes du fameux communiqué de presse de 2007. Son avocat, dans une plaidoirie très longue, n’a pas eu un autre discours.

Face à ces paroles de haine et de division, fortement teintées de racisme, nos trois amis et leur avocat ont affirmé avec beaucoup de dignité leur combat pour l’homme (et surtout l’homme opprimé) et pour la vérité historique. Ils ont rappelé, pour les générations actuelles et futures, ce qu’a été réellement la colonisation. Ils ont démonté, une à une, les scandaleuses accusations de leurs détracteurs. Pas besoin de témoins à la barre pour les soutenir, leurs interventions menées avec passion et sincérité, se suffisaient à elles-mêmes. Ils savaient que dans la salle, des amis attentifs les écoutaient et les soutenaient, entourant Madame de Bollardière, certainement émue à l’évocation des positions courageuses de son mari lors de la bataille d’Alger en décembre 1957.

A la sortie du tribunal, alors que nous entourions nos trois amis, les nostalgiques d’une Algérie d’un autre âge, ont eu l’outrecuidance de chanter le "Chant des Africains" derrière leur banderole "Non à la repentance".
Avant, pendant et après le procès, nous avons pu parler de notre association avec des passants intrigués par notre propre banderole et nos affichettes apposées sur les grilles du Palais de Justice.

La pluie avait cessé, cet après-midi là sur Quimper, et le soleil, signe d’espoir, brillait sur l’Odet.

Le verdict sera rendu le 12 juin. Nous en reparlerons.

Merci à ceux qui ont filmé et photographié : Hubert Rouaud, Bernard Pointecouteau, Yves Boucher, et à tous ceux qui avaient fait le déplacement pour cet après-midi de solidarité et de fraternité.

François Bourges

Le Diaporama de notre présence à Quimper :

La vidéo sur Daily Motion

4ACG ARCHIVES-1 (30 avril 2009) : A Quimper... par smallflume