Association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre

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« Vous avez combattu les Algériens et vous êtes anticolonialiste ? »

lundi 24 février 2014, par Michel Berthélémy

Incrédule, ce jeune Algérien nous interroge : « vous vous battiez contre les Algériens et aujourd’hui vous êtes ici ? ». Dans un premier temps, la réponse le laisse sceptique, et peu à peu l’interrogation se dissipe et le dialogue s’installe, enrichi par la présence de nos voisins de stand les Réfractaires non-violents à la guerre d’Algérie.

C’est l’une des grandes vertus du Salon anticolonial : déclencher des échanges, confronter des idées, expliquer les comportements passés à des jeunes - et à des moins jeunes - à la lumière des événements d’aujourd’hui.
Nous étions nombreux cette année, 4acg et Réfractaires, à témoigner de nos actions et de nos objectifs face à des visiteurs clairsemés le samedi, mais qui se pressaient le dimanche aux différents stands installés dans ce bel établissement de La Bellevilloise, dans le 20e arrondissement de Paris. Des stands tenus par des militants mobilisés par l’anticolonialisme et - innovation 2014 - par l’antiracisme, et dont les causes vont de la solidarité internationale au soutien des peuples colonisés, du combat des femmes africaines à la lutte contre l’accaparement des terres, en passant par une myriade de groupes et de collectifs qui ont ainsi l’occasion de montrer leur existence et leurs axes de lutte au grand public. Dans ce contexte, notre démarche a pu être expliquée à de nombreux visiteurs, grâce notamment aux livres présentés sur notre stand, parmi lesquels « Guerre d’Algérie - guerre d’indépendance, paroles d’humanité », qui a obtenu un certain succès.

Simultanément, se déroulaient dans deux salles annexes des conférences et débats sur plusieurs thèmes : « stratégie du chaos en Afrique », « la société brésilienne à l’heure du Mondial de foot-ball », la question kanak, le féminisme « décolonial », le commerce solidaire, la banalisation du racisme au Japon, les accords israélo-palestiniens d’Oslo vingt ans après, le Tribunal Russell pour la Palestine (par notre amie Geneviève Coudrais). Des projections ont ponctué les deux jours, notamment : Kreol , documentaire de Frédérique Menant, et Gens de Gaza, par le collectif Foumonde.

Enfin, selon la tradition, quatre Prix ont été décernés, non par un jury, mais après consultation préalable, et par internet, de tous les participants au Salon. Palmarès :
- Prix du Colonialiste de l’année : le philosophe Alain Finkielkraut (« nombre de beurs et de gens qui vivent dans les banlieues, quelle que soit leur origine ethnique, ont un accent qui n’est plus français tout à fait. Ils sont nés en France, et pourquoi auraient-ils un accent... »)
- Prix de la Françafrique  : Laurent Fabius (« l’élection au Mali probablement n’a pas été parfaite, mais c’est la meilleure qui ait eu lieu depuis l’indépendance… Le Mali a sans doute plus avancé en sept mois qu’en plusieurs années »)
- Prix de la Fondation Frantz Fanon : Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais emprisonné en France depuis 1984.
- Prix du Livre anticolonial : à l’auteure libanaise Paola Salwan, pour « Oublier Alep »

Michel Berthelemy

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