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On les attendait de nouveau au collège de la Petite Lande à Rezé…

Des membres de 4 acg témoignent devant élèves et parents

mardi 31 mai 2011, par Anne Doussin

Quelle journée bien remplie ce vendredi 20 mai 2011 !
Le matin, j’assistais à la dernière heure de cours sur la guerre d’Algérie, préparant les élèves aux témoignages des membres de 4acg.

L’après-midi, trois rencontres étaient organisées. Deux groupes d’élèves, réunissant trois classes et leurs professeurs ont questionné, échangé avec les anciens appelés, et à 18 heures un débat ouvert au public (parents, élèves ou professeurs d’autres classes, autres personnes intéressées…) a clôturé cette journée.
Satisfaction unanime…

Les intervenants des 4acg et les professeurs se connaissaient depuis l’intervention de l’année dernière dans ce collège.

Préparation

Les professeurs ont préparé ces rencontres dans un esprit pluridisciplinaire, incluant l’histoire, la littérature, l’éducation civique. Les élèves étaient appelés à réfléchir sur la guerre d’Algérie, ainsi que sur la violence et l’engagement associatif…

Les attentes des élèves, telles que les ont formulées Alix, Florian, Axel, Lison, Elwin et leurs amis :

 partager, en savoir plus sur la guerre,
 avoir des témoignages directs, même « choquants » sur la torture, pour mieux comprendre…
 quel était le quotidien des appelés, des civils, des indigènes,
 les émotions des appelés sur le moment et maintenant…
 si les appelés pouvaient exprimer leur refus…
 comment leur était présenté l’ennemi ?
 étaient-ils « dressés » à tuer ?...
 y avaient-ils des mariages entre français et algériens ?
 ce qu’ils ont ressenti s’ils ont tué quelqu’un…
 quelles étaient les relations entre pieds-noirs et algériens pendant les tensions ?
 etc...

Des questions directes, difficiles et montrant souvent un bon niveau de réflexion, étaient préparées. Toutes n’ont pas été posées l’après-midi. Ouf ! Manque de temps ? Pudeur ? Timidité ? Respect de la souffrance, de l’émotion et des limites de l’autre ? Les élèves ont régulé d’eux-mêmes la gravité de leurs questions.

Des élèves attentifs

Lors des rencontres avec les élèves, les témoignages des adhérents ont suscité attention, respect et émotion, comme toujours. Pour les anciens appelés aussi ces temps de rencontre sont révélateurs, et même libérateurs au fil du temps, certains réussissant peu à peu à verbaliser des faits ou sentiments trop longtemps enfouis.

« Pourquoi avoir tant attendu pour en parler ? » Bon nombre des élèves nous disent avoir un membre de leur famille concerné par cette guerre, souvent un grand-père, mais « il n’en parle pas ».

2éme groupe d’élèves

Anecdote édifiante et sympathique : Abdallah, d’origine maghrébine, nous parle des fêtes dans sa famille. Il n’a jamais compris pourquoi sa grand-mère, veuve de harki, se dispute toujours avec la grand-mère de son cousin, pied-noire rapatriée… Le ton monte immanquablement, la conversation se termine en arabe, mais… sujet tabou, personne n’explique rien à Abdallah ! Il a maintenant quelques clefs pour comprendre.

Poursuivons...

Vingt-cinq personnes sont venues participer à la troisième rencontre en fin de journée.

Rencontre avec des parents

Tout commence par une présentation de l’association et des témoignages, et le débat s’engage.

Ces 50 ans de silence interrogent toujours : comment les expliquer ?

On s’exprime aussi sur la tentation de la violence, le glissement du jugement, le racisme, la liberté de peuples…

Bien sûr, le rapprochement avec les évènements du printemps arabe se fait.

Intervient alors Aziz, marocain qui a été torturé dans son pays. « On en ressort sali », nous dit-il avec énormément d’émotion. « En parler, c’est comme si j’allais transmettre ma douleur et ma souffrance aux autres ».

Il vient de créer une association sur Rezé et veut faire connaître les exactions commises actuellement au Maroc, la répression qui s’exerce sur les jeunes, le statut d’infériorité dans lequel sont maintenues les femmes …

L’association 4acg fait aussi l’objet de nombreuses questions : ses objectifs, les projets soutenus, pourquoi si peu d’adhérents sur le nombre d’anciens appelés en Algérie ?

Un public motivé, intéressé, qui a continué à poser des questions pendant le verre de l’amitié qui a suivi.

Tous les participants, à divers titres, sont repartis enchantés de cette journée, et rendez-vous est pris pour l’année prochaine.

La discussion se poursuit autour du verre de l’amitié...

Merci aux professeurs : Mme Guenego et M. Ferron, et à nos adhérents : François, Gilles, Jean-Claude, Jean-Yves et Paul.

Nous préparons un article présentant en détail la préparation de ces rencontres et les documents utilisés, pouvant aider ceux qui « ne savent pas comment s’y prendre » pour organiser ou participer à des échanges et témoignages dans les collèges ou lycées.

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