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Déception pour les vétérans de Reganne
lundi 1er novembre 2010, par
Dans le cadre du projet de loi Morin pour reconnaître et indemniser les victimes des essais nucléaires, une étude épidémiologique avait été commandée à un organisme Sépia-Santé. Le rapport, remis au gouvernement le 12 octobre 2009, est resté secret jusqu’à sa mise en ligne discrète en août 2010.
L’ Association Nationale de Vétérans Victimes des Essais Nucléaires ( ANVVEN) vient de publier ses conclusions. Le dossier complet (106 pages) est visible sur www.anvven.net.
Celle-ci dénonce les biais de l’étude. Ainsi ne sont pris en compte que les vétérans équipés d’un dosimètre, appareil placé sur l’équipement pour enregistrer la dose de rayonnement reçue. Ceci exclut une bonne partie du personnel et les Algériens ayant participé au chantier et subi les essais. Les contaminations dues aux poussières radioactives persistantes des jours suivants et pendant les réaménagements du site ne sont pas, non plus, prises en compte.
Pourtant l’étude conclut à une hausse de 82% de maladies du sang (leucémies, lymphomes et myélomes).
Heureusement pour l’Etat-providence, ces maladies ne sont pas prises en compte par le décret du 11 juin 2010 !
Le sénateur, rapporteur du projet, n’a pas caché que, sous la pression du ministère de Bercy, sur la liste des 21 maladies définies officiellement par l’ONU, seulement 13 avaient été retenues. Finalement, à la suite de l’arbitrage du premier ministre, ce nombre sera ramené à 18.
Les vétérans se sentent floués. Un espoir pourrait venir d’une autre étude faite par l’Observatoire de la santé des vétérans. Mais la demande d’un suivi de toutes les personnes, militaires, civiles et autochtones ayant séjourné sur les sites d’essais n’est toujours pas entendue.