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En Israël le "secret-défense" pour cacher les "assassinats" commis par des militaires....
Accusée de trahison pour avoir révélé les "bavures" de l’armée...
...elle risque entre 10 et 15 ans de prison
vendredi 4 mars 2011, par
Ils contreviennent ainsi aux ordres donnés par les pouvoirs politiques ou militaires, au mépris des principes et des règles de la démocratie ou de la morale humaine.
Auraient-ils du rester silencieux ? Ou au contraire donner priorité aux principes et alerter les opinions en dénonçant les abus ?
Semblant trahir, sont-ils les vrais défenseurs de la démocratie ? Au risque pour eux de poursuites et condamnations.}}
Traduction d’un article du Guardian du 6 février 2011
Anat Kam , une Israëlienne de 24 ans ancienne soldate de l’armée, est sous la menace d’une lourde peine de prison après avoir admis qu’elle avait transmis des documents classifiés à un journaliste
Arrêtée en janvier 2010, elle fut accusée d’espionnage et d’intention de nuire à la sécurité de l’état, accusation qui, en théorie peut valoir un emprisonnement "à vie". Cette charge fut réduite à un maximum de 15 ans après qu’elle eut admis avoir passé une information secrète, mais il est rapporté que les procureurs auraient l’intention de ne demander que 9 ans.
Parmi les documents transmis par Anat Kam à Uri Bau, reporter au journal israélien Haaretz, certains montrent que l’armée israélienne et les forces de sécurité autorisaient le meurtre de militants palestiniens, dans des opérations où il aurait été possible de simplement les arrêter.
Anat Kam, affectée comme employée, dans le bureau d’un général israelien, a ainsi copié durant son service national, environ 2000 documents dont 700 classés top secret . Uri Bau à publié son article d’enquête révélant le contenu de ces documents en novembre 2008.
Ces "assassinats autorisés " contrevenaient ainsi à un jugement de la Haute cour Israélienne qui stipule que les militants doivent être arrêtés chaque fois que la possibilité existe.
L’article fut toutefois accepté par la censure militaire, mais Anat Kam passa un an en prison après la publication de l’article.
Le journaliste d’Haaretz résidait à Londres au moment de l’arrestation de Kam, pendant plusieurs mois il craignît d’être poursuivi s’il retournait en Israel. Il y retourna en octobre de l’année suivante après que ses avocats eussent conclu un accord avec les services de sécurité du Shin Bet.
Après l’arrestation de Kam, les autorités israéliennes ont imposé l’interdiction de toute information sur cette affaire. Ordre levé depuis, en avril 2010.
Kam a admis à la cour du district de Tel Aviv l’accusation moins grave de : "possession et distribution d’informations classifiées", et a refusé de commenter plus que ceci :
"Nous avons convenu une plaidoirie négociée ". "Par respect pour le tribunal, je n’ai pas l’intention de discuter la forme de la phrase. Aujourd’hui, j’ai admis avoir commis les crimes qui me sont attribués . Je ne pense pas à la peine. Ce qui est dans la loi, ne dépend pas de moi".
Lheman l’avocat d’Anat Kam demande "de la mesure" dans la peine prononcée " Ce que nous disons depuis le début est vrai il n’y avait pas d’intention de nuire à la sécurité d’Israël ". "Une peine sévère serait un dommage pour la démocratie israélienne, car si les gens ont peur de parler des choses qui se passent et ne devrait pas arriver, c’est très dangereux".
La prochaine audience sur ce cas est programmée pour le 11 avril prochain, et l’avocat Lheman s’attend à la publication de la sentence quelques semaine après.
D’ici là Anat Kam restera donc à la maison d’arrêt !