Accueil > Témoignages et documents > Algérie 1962, une histoire populaire, de Malika Rahal

Algérie 1962, une histoire populaire, de Malika Rahal

dimanche 24 avril 2022, par Michel Berthelemy

Un essai historique intitulé « Algérie 1962 » donne une impression de déjà lu, déjà connu. Et on aurait tort. Le sous titre, « Une histoire populaire », indique une manière inédite dans la manière d’aborder cette année de l’indépendance de l’Algérie, de la décolonisation

Malika Rahal veut rendre compte de la variété des expériences vécues par les populations. Au-delà ou en deçà de la chronologie, accords d’Evian, les crises, les conflits politiques à l’intérieur du FLN comme la « défaite des Messalistes », elle veut faire partager « le souffle de la révolution », le sentiment individuel et collectif de libération. Une révolution vécue dans la violence, celle de l’OAS mais aussi celle du FLN, violence inhérente à tout changement fondamental. Des expériences nouvelles naîtront. Pour faire face au départ des administrateurs coloniaux, des formes d’auto organisation se mettront en place. L’espace lui-même change par l’ouverture des camps de concentrations, des prisons, des retours d’exils pour renouer des liens et servir la République algérienne. Temps de ruptures et travail de mémoire nécessaire pour penser l’indépendance et la faire vivre.

L’auteure brasse toutes ces questions que l’année 1962 synthétise par un aller-retour dialectique entre passé et le présent pour faire aussi partager l’enthousiasme des populations. Cet état d’esprit explique que le pays est reparti en assurant les fonctions essentielles. La rentrés scolaire en particulier et l’ouverture de la plupart des services publics sont ainsi possibles alors que le pays était exsangue. ll fallait redonner de la chair à l’Histoire pour faire surgir une autre dimension qui explique la mobilisation des populations. A cette hauteur d’être humain apparaissent aussi tous les travers, toutes les corruptions. L’année 1962 nous semble proche, remplie d’espérances et de manœuvres politiciennes. Un grand écart.

S’appuyant sur des témoignages oraux et écrits, elle permet d’appréhender le champ des possibles inclut dans la décolonisation pour refuser une histoire déterministe. Une leçon qu’il ne faudrait pas oublier.

Nicolas Beniès

Malika Rahal : Algérie 1962, Une histoire populaire, La Découverte.

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2022/04/22/memoires-et-histoire/

Messages

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.