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En collèges ou lycées, un même besoin de connaître son histoire

jeudi 7 juin 2018, par Michel Berthelemy

Que l’on soit lycéen ou collégien, en 1re scientifique ou en classe de 3e, l’intérêt pour la guerre d’Algérie est bel et bien une réalité. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter ces jeunes, car cette période a très souvent marqué leur entourage familial ou amical, qu’ils en aient ou non parlé avec leurs aînés.

Moissac 2018, Georges Garié et Jacques Pradel

A Moissac (Tarn-et-Garonne), un ancien appelé, Georges, et un pied-noir rapatrié, Jacques, ont rencontré le 4 mai, pour la cinquième année consécutive, les élèves de 1re scientifique et littéraire du lycée de la ville. Réflexion sensible de l’un d’eux « je comprends la difficulté que vous pouvez avoir quand vous parlez mais cela reste très courageux de votre part. Vos expériences personnelles me font toujours plus détester la guerre ». Sentiment partagé par son voisin : « votre démarche courageuse nous a permis d’avoir des points de vue authentiques, et on est contents que le fait de témoigner vous permette de vous sentir mieux. Je vous ai trouvés ouverts et proches, et cela nous permet de réfléchir et de penser à autre chose qu’au bout de son nez.... ». Le même conclut : « une guerre n’est jamais facile à traverser. Donc bravo ! »

Tonalité légèrement différente le 30 mai dans le Val d’Oise où, au collège ND de Bury à Margency, Stanislas et Michel, anciens appelés, « affrontaient » dans un amphi pas moins de six classes de 3e, soit 192 élèves, en compagnie de leurs professeurs, dans une écoute et un respect impressionnants. Du fait sans doute du très grand nombre d’élèves (les trois-quarts) ayant un parent ou une relation porteurs d’un « vécu » algérien mais restés silencieux, la question du silence s’est retrouvée très vite au cœur des échanges. Le silence au retour, le silence de la société toute entière, mais aussi, à l’époque, notre silence de soldats assistant sans rien dire aux atrocités dont nous avons pu être témoins. Plusieurs questions très précises se sont succédé sur ce thème, questions portant sur des points d’histoire ou certains événements particuliers, parfois inattendues de la part de jeunes de cet âge, mais attestant de la qualité de préparation de la rencontre avec les professeurs.
Preuve imparable de l’intérêt manifesté par les élèves : la sonnerie annonçant l’heure du repas est restée sans effet sur un petit groupe qui a continué d’échanger un bon moment avec nous et les enseignants.

A Moissac comme à Margency, en collèges ou lycées, on s’aperçoit une fois de plus que les échanges, s’ils peuvent être différents, sont toujours passionnants. Et parfois passionnés, et c’est tant mieux !

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