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« L’ombre d’un doute », un roman de Nadia Agsous

mardi 13 avril 2021, par Anne Doussin , Gérard Martin

Gérard Martin, adhérent de l’association 4acg, nous signale cet ouvrage qu’il a aimé, et qui ne laisse pas indifférent, dans ces temps où la mémoire sur le passé commun de l’Algérie et de la France et le rapport de Benjamin Stora occupent l’actualité.

« L’ombre d’un doute », de Nadia Agsous

La quatrième de couverture…

Bent’Joy est une ville-légende qui traine son passé comme un boulet. Repliée sur elle-même, paranoïaque, toute idée de renouveau y est vécue comme une menace à son identité rance. Mais tenue en laisse par le souvenir de Sidi Akadoum, figure emblématique qui, à l’aube des années 1700, avait renversé la monarchie qui y régnait, elle est sans cesse sujette à des ébullitions. Le personnage-narrateur, féru d’Histoire, observe, écoute, questionne et doute. Le dévouement des habitants de la ville à Sidi Akadoum l’exaspère. Il se lance alors dans une fabuleuse exploration du passé de Bent’Joy, des siècles durant enseveli dans la poussière du silence et de la peur. Ce qu’il découvre l’abasourdit.

Véritable conte moderne, « ?L’ombre d’un doute ? » se lit comme un poème épique dont les couleurs tout autant que la musique invitent à l’émerveillement."

Voici aussi des extraits de ce que Nadia Agsous nous dit de son livre dans une interview d’El Watan, propos recueillis par Nadjia Bouzeghrane :

On peut supposer que « ?L’ombre d’un doute ? », roman fictif et métaphorique, nous ramène à l’Algérie, à la volonté de son peuple de s’approprier son histoire, de s’affranchir du poids des archaïsmes, des superstitions et des mystifications, thèmes cardinaux de votre roman ? Tout comme le legs d’un patrimoine millénaire ?
« ?L’ombre d’un doute ? » peut être appréhendé comme la métaphore de l’Algérie, de son passé glorifié et sacralisé à outrance, et de son ouverture sur une ère nouvelle. J’ai voulu ce roman optimiste et non pessimiste. C’est pourquoi, le récit est narré selon une dynamique ascendante. L’ouverture suggérée à la fin est porteuse de renouveau et d’espoir. Le roman est parsemé d’éléments qui ont marqué mon imaginaire, suscité des questionnements, forgé ma personnalité, enrichi mes valeurs et re-configuré ma vision du monde. « ?L’ombre d’un doute ? » pose la question de la transmission de l’identité collective historique. Que transmettons-nous aux jeunes générations ? Comment s’opère cette transmission ? Comment nous, adultes, accompagnons-nous ces jeunes dans l’appropriation des valeurs de l’identité collective historique que nous leurs léguons ? Le roman pose aussi la question de la réception de l’identité collective historique par les jeunes générations. Quel usage font-elles de ce que nous leur léguons ?
…/…
-Quelle image ou idée souhaiteriez-vous que le lecteur retienne de Bent’Joy et de ses habitants ?
Le monde hérité de Sidi Akadoum est menacé. Il est sur le point de mourir. Une ère nouvelle s’ouvre pour Bent’Joy, « toujours belle et désormais rebelle ». À l’image de l’Algérie.
https://www.elwatan.com/edition/culture/nadia-agsous-autrice-de-lombre-dun-doute-au-coeur-du-roman-la-question-de-la-transmission-de-lidentite-collective-historique-02-03-2021

Et les extraits d’un article dans « ?Algérie Cultures ? »

« ?Le texte est un long poème en prose où les mots n’alimentent pas forcément le dire. Il est fait d’allusions, de grandes subtilités et de révélations. Puisant dans la tradition orale, dans les contes traditionnels du terroir mais aussi parfois de la Grèce et de la Méditerranée, il dresse une sorte d’inventaire de la mémoire collective où les images se contrastent et se mêlent… ? »
L’auteure qui maîtrise les rouages du conte, ressuscite des scènes et des personnages en défiant le possible. La lecture se fait tout en guettant que surgisse l’inattendu. Et non seulement avec cette dépendance vive à connaître la suite mais en se laissant abandonner à l’imagination, à suivre le labyrinthe de nos incertitudes et de nos doutes. Puis vient le temps des exorcismes. Le temps d’un clin d’œil à l’histoire récente. Le temps aussi peut-être de toucher à la symbolique de substituer l’humanité aux choses divines.
« ?L’ombre d’un doute ? » est un fabuleux voyage souvent difficile à saisir mais la virtuosité et la magie des phrases nous donnent l’envie de continuer, car le pouvoir du conte est aussi celui de chercher à travers les méandres subtils du récit où se cache l’énigme. Comme le dit si bien cette expression consignée dans La cité du soleil : les hommes sont comme des enfants, ils préfèrent être bercés par les fictions moelleuses qu’éclairés par des vérités abruptes. Ce livre nous le prouve encore une fois, car dans ce monde souffrant où nous vivons, c’est un moment de poésie ouvert aux mythes et à l’émerveillement.

Lounes Ghezali, 8 février 2021. 

https://algeriecultures.com/actualite-culturelle/lombre-dun-doute-un-fabuleux-voyage-au-fond-de-notre-memoire-collective/

Nadia Agsous est journaliste, chroniqueuse littéraire dans la presse écrite et la presse numérique, auteure. Elle est aussi membre du conseil d’administration de l’association France-Algérie. Pour la 4acg, elle est "porteuse" du projet "Tazmert". Cette association, fondée en 2019, est située à Bejaïa (est d’Alger, en Petite Kabylie). Elle vient en aide aux personnes qui ont besoin d’un soutien sur le plan médical en mettant à leur disposition, à titre gracieux, les savoir-faire et les moyens matériels dont elle dispose. Elle est engagée auprès des personnes à mobilité réduite, des seniors et récemment auprès des malades du Covid-19.
La 4acg a décidé d’apporter cette année son soutien à l’association Temzert.

Se procurer ce livre : aux éditions Frantz Fanon, sur le site de la maison d’édition

Prix:15 € port compris

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