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La guerre de 14 -18, un tournant dans le combat indépendantiste des Algériens

mercredi 18 juin 2014, par Michel Berthelemy

La guerre de 14 -18 a vu des dizaines de milliers d’Algériens (environ 170 000 selon Gilbert Meynier), venir se battre au côté des Français. Au lendemain de l’armistice, seize régiments de musulmans algériens (engagés et conscrits) avaient été mobilisés, dont cinq encore stationnés en France. Les quelques lignes qui suivent sont largement inspirées d’un article paru le 14 janvier 2014 dans le quotidien « La Croix », sous la signature de Amine Kadi.

Les avis sont partagés en Algérie sur la pertinence de commémorer le centenaire du début de la première Guerre mondiale. Pour tel responsable militaire, vétéran d’Indochine, « la guerre de 14-18 n’est pas un événement de notre histoire nationale. En tout cas, nous ne la vivons pas comme ça. Au contraire de celle de 39-45, elle n’a pas de champs de bataille sur le sol algérien, pas de cimetières militaires ». Le point de vue des historiens est différent. « L’Algérie a encore le temps, dans les quatre prochaines années, d’évoquer de manière solennelle le tribut que sa jeunesse a payé à cette folie entre puissances impérialistes », espère Chaabane Zekri, arrière petit-fils de « musulman conscrit » de la région des Aurès.

En 2013, une télévision belge s’est rendue dans les Aurès sur les traces de ceux qui ont dit non à la conscription. Une première séquence du film, tournée en Belgique, évoquait la générosité au combat des Algériens dans les Ardennes en 1917. Une fois sur place, l’équipe de tournage a découvert une tout autre histoire, celle des tribus hostiles à l’enrôlement dans l’armée française. Autre surprise : les jeunes algériens rencontrés à cette occasion se sont montrés totalement ignorants de cette guerre. Il faut dire que cette tranche d’histoire est très peu abordée dans les programmes scolaires, ayant été vécue très certainement comme un moment encore plus sombre dans le long tunnel du colonialisme. « Les jeunes Algériens sont engagés de force pour défendre un pays qui les occupe », peut-on lire dans un manuel scolaire des années 1970.

Djillali Louari, vétéran d’Indochine, a connu en 1947 un sous-officier « musulman poilu ». Il affirme : « 1914, c’est, sous le drapeau français, la première rencontre du misérable paysan algérien avec un autre monde que le sien. Une révélation ». Démobilisés, les combattants algériens peuvent en effet comparer la société française métropolitaine aux « valeurs » imposées par le colon de leur village. L’historien Gilbert Meynier a beaucoup contribué à ce que 14-18 marque une date importante dans l’accélération de la conscience nationale algérienne, notamment grâce à sa thèse d’Etat publiée en 1981, et intitulée L’Algérie révélée. C’est ainsi qu’en 1919, l’émir Khaled, petit-fils d’Abdelkader, saisit le Président américain Wilson d’une pétition des « jeunes algériens » réclamant l’autodétermination pour leur peuple sous l’égide de la Société des Nations.

Si le nationalisme algérien est réveillé par 14-18, le mouvement politique commencera dès lors à se donner les moyens humains d’une confrontation armée grâce aux militaires musulmans.

La Dépêche algérienne, journal pro-colonial qui ne faisait pas dans la nuance, prévenait dès 1907 : « vous allez apprendre à tous les bicots (sic) à manier le fusil ! On en fera des déracinés, de la graine de pillards et d’assassins ». La guerre de 14-18 est une première fissure dans l’armature coloniale que les Algériens mettront quarante ans à défaire, avec le soulèvement de 1954. Entre temps, il aura fallu une seconde guerre mondiale, qui les verra redevenir acteurs visibles au monde le 8 mai 1945, au moment des manifestations de Sétif et de Guelma.


Michel Berthelemy

Messages

  • Voilà un article qui nous fait prendre du recul (dans le temps) par rapport à l’histoire de cette indépendance algérienne. Mais actuellement toute la population de notre pays a-t-elle vraiment accepté cette indépendance dans sa réalité ? L’armée de ce (ou ses représentants) pays n’aurait-elle pas les même droits que d’autres et particulièrement celui de participer à la fête nationale de l’ancien colonisateur ?

    Dans la somnolence de l’été qui arrive, quelqu’un de l’association pourrait il s’atteler à faire un article à propos de l’invitation de l’armée algérienne aux cérémonies du 14 juillet à Paris et aux réactions qu’elles suscitent dans les milieux habituels.

    Face la haine et au racisme de certain parti et autres associations du même type, il serait peut-être bon que quelques positions soit prises par nos instances.
    Avis aux amateurs !!! Les contre la guerres ,les repentis, les réconciliateurs, les réparateurs...

    J.C Doussin

    Pour info
    VOIR
    -

  • La même chose, vue d’Afrique noire est très bien expliquée dans les livres d’Amadou Hampaté Bà : "Amkoullel, l’enfant Peul" et "Oui mon commandant" : d’une part les combattants africains de 14-18 avaient mesuré que les français n’étaient pas ces hommes au pouvoir invincible que les colons semblaient être chez eux à coup de répressions, d’autre part qu’ils pouvaient tout à fait fraterniser avec les africains d’égal à égal, surtout dans les situations difficiles.

  • {}bon soir je cherche tout document de mon grand père bouadjadja laissa ne en 1892 a bordj lgdir mort pour la France en1934 suite a de grave blessures jai pas connue mais je suis fière de motre héros mes salutations merci

  • bon soir je fait des recherche qui me tienne a coeur de mon grand pere que j ai pas connue mort tres JEUNE AL AGE DE 35 ANS ANCIEN COMBATTANT MA GRAND MERE TOUCHER UNE PENSION MON PERE ETAIT FILS PUPILLE DE LA NATION J ETAIT ELEVER PAR MA GRAND MERE DES MON PREMIER JOUR ALORS JE VEUX TOUT SAVOIR SUR BOUADJADJA AISSA NE EN 1892 MORT ZN 1934 MES REMERCIMENTS ET SALLUTATIONS LES PUS DISTINGUEES BOUADJADJA NASSIMA NE EN1965 ABEJAIA ALGERIE 06

  • Nedjah abdelhamid
    ne : 13/01/1958 a khenchela
    N°01 CITE 05 JUILLET EL HAMMA Khenchela Algerie
    e-mail ; hamidof2 yahoo.fr
    tel : 0664686361
    mon pere Nedjah belkacem ne le 1899 a tamarout ouled rechache khenchela .Décède le 10 juillet 1961 a khenchela .A servi dans les rangs des régiments d’infanterie appartenant a l’armée d’Afrique qui dépendait de l’armée de terre française durant la guerre 14-18 sous le Matricule : 33721 aveugler par gaz moutarde.
    en ma qualité descendant directe. J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir m’aider a établir en souvenir de ce père disparu son état des services ou n° de pension, médaille ou carte de combattant, brevet de reversion de ma mere. Je porte a votre connaissance que les recherches effectuées par les services de la BCAAM Caserne Bernadotte Pau cedex 64023.Demeurent vaine. Ma mère est décédée en 1978 sans laissée aucune traces des papiers sauf un extrait de brevet elle touche une réversion de pension au conjoint jusqu’à son Dèce en 1978
    ma mère s’appelle Demane aicha.
    Les renseignements concernant sa filiation devraient être suffisants pour orienter les recherches. 30 ans qu’on fait sa.
    Est-ce un rendez vous… pour ce déplacer muni de quelques documents.
    Dans l’espoir d’une suite favorable a ma requête je vous pris d’agréer l’expression de ma considération respectueuse . Merci

  • Bonsoir je cherche mon grand père ancien combattant mort pour la France guerre 14 18. Bouadjadja Aissa fils de Ahmed et ghwila Zohra salutations les plus distinguées. Cordialement

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