Le Hirak dans le viseur du pouvoir, une fois de plus...

Dans un communiqué rendu public le 9 mai, les services du ministre de l’Intérieur de Kamel Beldjoud affirment qu’il est nécessaire de passer par l’administration avant l’organisation de chaque marche ou manifestation.
Le communiqué précise notamment qu’ il est « nécessaire de rappeler ce que stipule la Constitution amendée en 2020, qui soumet la liberté de manifestation au régime déclaratif. Ainsi, il est important d’insister sur la nécessité pour les organisateurs des marches de déclarer l’heure du début et de fin de manifestation, son itinéraire et les slogans à scander auprès des services compétents ». Et de menacer : « Le non-respect de ces procédures sera considéré comme une violation de la loi et de la Constitution. De ce fait, ces marches seront illégales et elles seront traitées comme telles. »
Pour rappel, les marches sont restées interdites à Alger pendant 19 ans. Le verrou de l’interdiction n’a été sauté que le 22 février 2019, grâce à la mobilisation des Algériens pour faire barrage au 5^e mandat d’Abdelaziz Bouteflika, obligeant ainsi le régime à céder sur plusieurs questions liées aux libertés. Le « hirak el moubarek (béni) » qui n’avait pas sollicité d’autorisation pour exister jusque-là, devient, selon la logique actuelle, illégal.

Ainsi donc le mouvement qui a permis aux généraux dirigeant actuellement le pays d’arriver au pouvoir est menacé d’illégalité pour les actions qu’il mène. Etrange. (ndlr).

https://www.elwatan.com/a-la-une/les-autorites-durcissent-le-ton-vis-a-vis-du-hirak-les-mises-en-garde-du-ministere-de-linterieur-10-05-2021