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Les collégiens de l’Aveyron sont attentifs...

lundi 6 juin 2011, par Gérard C. Webmestre

Témoignage de Rémi Serres et Armand Vernhette au Collège de Cransac auprès d’une classe de 4e de 30 élèves, accompagnés de leur professeur et de la chargée de communication du Collège.

Cransac dans l’Aveyron... Près de Décazeville...1820 habitants...
et un collège dont la classe de 4éme recevait le mardi 19 avril 2011 Armand Vernhette et Rémi Serres, membres de 4acg, appelés pour témoigner et débattre de ce qu’ils avaient vécu pendant la Guerre d’Algérie.

30 élèves de 4éme, leur professeur, la chargée de communication du collège, Armand et Rémi de 4acg, tous sont là, la rencontre commence...

Rémi Serres présente l’association des 4ACG. Il parle ensuite de son temps de militaire appelé en Algérie en Grande Kabylie (1959-60).

Rémi évoque son parcours assez difficile, dont une blessure en opération.

Puis il rapporte un incident qui l’a particulièrement bouleversé :

Au cours d’une nuit de garde , il a vu une femme nue, sans doute torturée par des militaires spécialistes, jetée en dehors des barbelés du camp. Elle était probablement déjà morte...

Armand Vernhette décrit son parcours en Algérie de 1959 à 61, deux années sans interruption... sauf 15 jours de permission en juillet 1960 !

Il raconte... Sa première expérience de la guerre, comme chauffeur de GMC puis de SIMCA. Dès son 2e jour en poste, il est parti de nuit, sans phares, comme chauffeur de camion GMC, en convoi d’opération. Il transportait 20 soldats armés jusqu’aux dents. Deux heures de parcours, heureusement sans incidents, malgré les chaos et la poussière.

Plus tard, il intègre un commando de chasse et là, 50 % des soldats sont musulmans dans la compagnie. Il suit ensuite une formation de caporal et de sergent, puis est nommé responsable de l’équipement de la compagnie (vêtements, armement...). Un poste à hauts risques, les rebelles étant toujours à la recherche d’armes.

Souvenir difficile : des prisonniers ont été attachés en plein soleil à un figuier, dans la soute à munition dont Armand avait la charge. Grâce à son poste, il pouvait, en cachette, leur apporter de l’eau, avec parfois l’aide de Rémi.

Le dialogue s’est engagé avec les collégiens.

Pour eux, c’était une découverte. Ils n’avaient que rarement entendu parler de cette guerre, même si des personnes de leur entourage ont été concernées.

Le terme de guerre les revoyait à l’affrontement de deux armées, et ils ont compris ce qu’était une guérilla.

Lorsqu’un peuple colonisé lutte pour sa liberté, des relations ambigües, de la haine à la compassion, s’instaurent entre population et soldats.

Être blessé : pour ces jeunes, adeptes de la télé et des jeux vidéos, les blessures, la mort à la guerre relevaient davantage de la fiction. Le récit de Rémi et les questions complémentaires leur ont fait prendre conscience d’une réalité, et de la gravité de la situation d’alors en Algérie.

Les élèves ont réagi quand ils ont su le nombre de morts et de blessés de ce conflit : étonnement, incrédulité...

Merci aux professeurs, particulièrement intéressés. Ils ont très bien su accompagner les élèves dans cette démarche...

Armand et Rémi

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