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L’alerte écologique criminalisée en Algérie : solidarité avec Kamel Aïssat

lundi 21 août 2023, par Michel Berthelemy

Les invités de Mediapart, 12 août 2023

Placé sous contrôle judiciaire le 16 juillet et, depuis interdit de sortie du territoire national, Kamal Aïssat subit les conséquences de son engagement citoyen pour la préservation de la vallée de la Soummam en Algérie, une lutte démocratique qui prépare l’avenir, à divers titres. En solidarité avec ce professeur en biologie et militant écologiste, un large ensemble de personnalités, militant·e·s et élu·e·s écologistes dénoncent la « répression criminalisant l’alerte citoyenne écologique, et exigent la justice pour ces détenus d’opinion ».

L’Algérie, comme tous les pays du monde, est impactée sérieusement par le dérèglement climatique, mais aussi par la pollution et les incendies qui sévissent aujourd’hui dans le pourtour de la Méditerranée.

L’enjeu écologique devient de plus en plus essentiel, d’autant que le néolibéralisme mondialisé pousse à une exploitation intensive des ressources naturelles et minières qui dégrade l’environnement, affecte la biodiversité et déplace les populations des territoires, sur fond de paupérisation et de fragilisation de la santé des habitant·e·s.

C’est ce combat pour notre environnement que mène Kamel Aïssat, biologiste et professeur universitaire, en Algérie, où une firme australienne est chargée d’exploiter une mine de zinc et de plomb près de Béjaïa, faisant peser un danger évident pour la santé des populations, mais aussi générant des surprofits pour la firme et des rentes pour les dirigeants algériens.

Le projet menace de déplacer les populations de villages entiers, d’altérer la faune et la flore de la région, et de polluer une nappe phréatique, ainsi qu’une zone humide protégée par la convention internationale Ramsar, qui a été ratifiée par l’Algérie en 1984.

Placé sous contrôle judiciaire depuis le 16 juillet 2023, menacé d’arrestation et présentement interdit de sortie du territoire national, Kamal Aïssat, qui a sollicité experts et compétences scientifiques et associatives, n’a fait qu’alerter sur les risques sérieux d’un tel projet.

Avant lui, d’autres lanceurs d’alerte tels Moad Gasmi, militant anti-gaz de schiste dans le Sud algérien, et Noureddine Tounsi, qui a dévoilé la corruption dans l’industrie pétrolière, ont été lourdement condamnés.
Nous dénonçons cette répression criminalisant l’alerte citoyenne écologique, et exigeons la justice pour ces détenus d’opinion.

Défendre l’environnement n’est pas un crime. Voilà pourquoi il faut libérer Moad Gasmi et Noureddine Tounsi, lever toutes les procédures judiciaires à l’encontre de Kamel Aïssat et lui rendre sa liberté de circulation.

Pour signer cet appel : solidaireskamalaissat gmail.com

Les premiers signataires par le lien suivant :

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/120823/l-alerte-ecologique-criminalisee-en-algerie-solidarite-avec-kamel-aissat

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