Accueil > Vie de l’association > Vie des régions > Théâtre et table ronde 4acg : c’était le 15 janvier à Toulouse

Théâtre et table ronde 4acg : c’était le 15 janvier à Toulouse

samedi 5 février 2022, par Bernard Bessac

Le samedi 15 janvier 2022, le théâtre de la Cité à Toulouse et la compagnie « L’Instant Propice » ont invité la 4ACG à organiser une table ronde autour de trois thèmes :
. le témoignage de Rémi Serres, ancien appelé en Algérie, un des quatre fondateurs de la 4ACG,
. une intervention de Claude Bataillon, président de Coup de soleil-Midi-Pyrénées, ancien chercheur en géographie sur le Mabreb 1953-1961
. une intervention de Sylvie Barroto, psychiatre, sur les syndromes post-traumatiques.

Cette table ronde s’est tenue à l’occasion des représentations des pièces « Amer M. » et « Colette B. ».

Ces deux pièces, écrites et mises en scène par Joséphine Serre, et jouées par la compagnie L’Instaznt propice, seront présentées , après Toulouse, au théâtre de la Colline à Paris, du 29 janvier au 20 février 2022. Le spectacle parle d’une rencontre à Paris entre un chibani (Amer M.) et une pianiste à Radio France (Colette B.). Mais la pièce est surtout l’occasion une rencontre entre le spectateur et les deux personnages, une rencontre franco-algérienne.
https://www.colline.fr/spectacles/diptyque-amer-m-et-colette-b

Le témoignage de Rémi Serres, « l’ancêtre » co-fondateur de la 4acg, a marqué les esprits. On y lit toute la détermination, toute la volonté de Rémi à faire vivre cette association qui est un peu son enfant. On trouvera l’intégralité de ce beau témoignage en pièce jointe.

L’association Coup de Soleil est très proche de la 4acg, nous travaillons la main dans la main dans pratiquement toutes les régions de France. Ancien chercheur en géographie sur le Maghreb de 1953 à 1961, Claude Bataillon est président de Coup de Soleil Midi-Pyrénées. Dans son intervention, il aborde la façon dont les anciens appelés ont pu, ou non, surmonter leurs traumatismes, et la place qu’occupe la guerre d’Algérie dans les écoles. D’emblée, il pose la question : Algérie, une histoire à ne pas dire ? Il y répond ainsi.

Algérie, une histoire à ne pas dire ?

Les deux sociétés, l’algérienne et la française, doivent sortir de non-dits qui font mal des deux côtés. Du côté algérien on parle d’une révolution née en 1954, sans détailler ce qui fut avant, avec « un seul héros, le peuple ». Du côté français on a parlé d’un long « maintien de l’ordre », sans ennemi, puis est advenu un accord de paix en 1962.

En Algérie, s’est développée une histoire officielle héroïsée donnant la première place au FLN. C’est ce qui est enseigné à l’école. Quelques historiens comme Mohamed Harbi, qui a participé à la lutte, ont tenté d’écrire une autre histoire malgré les difficultés d’accès aux archives publiques. Parallèlement les anciens acteurs ou témoins multiplient des récits personnels ou familiaux basés sur des souvenirs forcément triés, souvent héroïsés, une histoire des vainqueurs comparable à ce qu’ont pu être en France les récits de la résistance de l’époque de la 2e guerre mondiale. Indéniablement le Hirak a mis en avant un désir de constituer une histoire cohérente qui retrouve les acteurs « oubliés » par les commémorations officielles. Le livre de Malika Rahal (2022, La Découverte, Algérie1962, une histoire populaire) est une avancée récente importante vers cette histoire cohérente.

En France, une histoire scolaire a fait une part croissante, des années 1980 aux années 2000, au récit de la colonisation/ décolonisation, où la guerre d’Algérie joue un rôle central, parce qu’elle conclut l’histoire de l’empire colonial et reste encore une période pour laquelle des témoins vivants sont présents dans toutes les familles. Si le silence des témoins et acteurs a prévalu jusqu’au début des années 1990, il a pris fin et le livre de Raphaëlle Branche, Papa, qu’as-tu fait en Algérie (2021, La Découverte) est un moment important de cette ouverture. Le travail des historiens ne cesse de s’amplifier et l’ouverture des archives publiques françaises s’est accélérée, le rapport de Benjamin Stora en 2021 pesant fort dans ce sens. Le travail de l’association 4ACG est important dans la prise de conscience de cette « guerre ». Il faut se souvenir qu’elle a touché directement quelque 2,5 millions de jeunes français, formant une classe d’âge très longue, puisque les plus vieux « rappelés » sont nés en 1928 et les plus jeunes « appelés » en 1943.
En Algérie comme en France, ce qui importe est que les historiens et les citoyens s’épaulent mutuellement pour constituer une histoire commune

On trouvera le témoignage de Rémi Serres en pièce jointe.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.